RDC: les «kulunas» envoyés au Katanga commencent à vendre leur production agricole

Ce sont sont d'anciens délinquants arrêtés depuis de nombreux mois, puis relégués à Kanyama Kasese, dans l’ancienne province du Katanga, pour leur rééducation et réinsertion communautaire.  En République démocratique du Congo, on les appelle les « kulunas » et les marchés seront bientôt alimentés par leurs premières productions agricoles. Cette méthode atypique portée par le gouvernement avait été critiquée par les organisations de défense des droits de l’homme. C'est le Service national, une branche de l’armée, qui s’occupe de leur rééducation.

Un policier accompagne des «kulunas», à Kinshasa, RDC, le 26 juillet 2021 (image d'illustration). © RFI/Sonia Rolley
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Selon le général major Jean–Pierre Kasongo, commandant du Service national, ces anciens délinquants, aujourd’hui plus de 2 000, seront retenus comme des fonctionnaires de l’État au service national après leur formation qui commence à produire des effets. La première vague sera intégrée dans les rangs des fonctionnaires de janvier.

« Pour leurs travaux pratiques dans le domaine de la formation dans l’agriculture, ils viennent faire la pratique dans les champs, explique le général-major Jean–Pierre Kasongo au micro de notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa. Nous avons un meilleur rendement : là où il fallait peut-être une semaine de travail, avec eux nous faisons deux jours de travail. Et nous avons fait avec eux la production que vous voyez sur le marché, camp Kinshasa et dans d’autres centres du pays. Nous avons réalisé 6 000 tonnes de maïs, mais au-delà de ça, nous avons de vastes champs de manioc. S’il faut évaluer, ce sera aussi un millier de tonnes. »

« Ils seront des bâtisseurs »

Quel avenir pour ces ex-délinquants ? « Ces jeunes, lorsqu’ils partent de là-bas, contrairement à ce que les gens pouvaient penser, ils ne partaient pas en prison, veut rappeler le général-major. Ils partaient pour une rééducation et une réinsertion sociale. À l’issue de la formation, ils vont totalement réintégrer le Service national. L’avenir est rassurant pour ces jeunes. »

« Les dispositions ont déjà été prises, assure Jean–Pierre Kasongo. Les instructions claires du commandant suprême, président de la République, qu’à partir du mois de janvier le nouveau barème qui sera en application va aussi concerner ces jeunes gens. Ils seront des bâtisseurs, c’est-à-dire des agents fonctionnaires du Service national, bénéficiant de tous les avantages que les autres membres du Service national ont à ce jour. »

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