Législatives en Finlande: le centre droit fait tomber la Première ministre sortante Sanna Marin
Le parti de la Coalition nationale (centre droit) a remporté ce dimanche 2 avril les élections législatives en Finlande au terme d'un scrutin très serré où les nationalistes, qui pourraient entrer au gouvernement, ont atteint un record.
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« C'est une grande victoire », a lancé Petteri Orpo, un ancien ministre de 53 ans, sous les acclamations de ses partisans. « Nous allons commencer les négociations pour un gouvernement en Finlande », a dit celui qui a désormais la possibilité de nouer une alliance vers la gauche avec la Première ministre sortante Sanna Marin ou avec le parti anti-immigration et eurosceptique des Finlandais de Riikka Purra. Petteri Orpo avait fait la course en tête des sondages durant la campagne avant de voir son avance fondre dans le sprint final.
Le candidat du parti arrivé premier hérite traditionnellement du poste de Premier ministre en Finlande, à condition de pouvoir réunir une majorité au Parlement. La formation d'un gouvernement prend habituellement plusieurs semaines, voire des mois. Sanna Marin devrait donc assurer l'intérim la semaine prochaine lorsque la Finlande va officiellement adhérer à l'Otan.
Selon des résultats quasi définitifs portant sur plus de 98% des suffrages, le parti de la Coalition nationale arrive en tête avec 48 des 200 sièges du Parlement, devant le parti des Finlandais (46) et les sociaux-démocrates (43). Les écarts en voix sont ténus : 20,8% pour le centre droit, 20,1% pour l'extrême droite, et 19,9% pour le SDP de Sanna Marin. Les trois partis progressent par rapport aux dernières élections de 2019, dans une bataille à trois qui a éclipsé les résultats des autres formations.
Malgré une progression par rapport aux élections de 2019, Sanna Marin a reconnu sa défaite. « Félicitations au vainqueur des élections, félicitations à la Coalition nationale, félicitations au parti des Finlandais, la démocratie a parlé », a-t-elle dit. Populaire à l'étranger comme en Finlande, elle s'est imposée comme une « Première ministre rock star » mais elle divise davantage dans son pays, où elle a été critiquée sur les finances publiques et l'inflation. Plus jeune cheffe du gouvernement au monde lors de son arrivée au pouvoir fin 2019, elle a été saluée pour sa bonne gestion de la pandémie de Covid-19 et du processus d'adhésion à l'Otan, et pour ses prises de position contre la Russie voisine.
Meilleur score de l'extrême droite en Finlande
Saluée aux cris de « Finlande ! Finlande ! », Riikka Purra s'est elle félicitée devant ses supporters du « meilleur résultat électoral » de l'histoire du parti nationaliste. La dirigeante nationaliste de 45 ans s'est même offert le luxe de rallier le plus grand nombre de voix sur son nom, avec environ 38 000 contre 35 000 pour la populaire Sanna Marin. Installé depuis plus de 20 ans dans la vie politique finlandaise, l'extrême droite a battu son record de 19,05% remontant à 2011, dans le sillage de la vague populiste qui traverse l'Europe ces dernières années. « Nous n'avons pas de parti d'extrême droite en Finlande », a toutefois assuré Petteri Orpo devant la presse étrangère, alors qu'une alliance avec les nationalistes est jugée probable.
Ces élections législatives dans le pays de 5,5 millions d'habitants coïncident avec l'entrée officielle du pays frontalier de la Russie dans l'Otan, attendue dans les prochains jours. L'élection ne change rien du point de vue de l'alliance militaire : tous les grands partis, y compris le parti des Finlandais, y sont désormais favorables depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
(Avec AFP)