Med7: Pour Macron, «la Turquie n'est plus un partenaire» de l’UE en Méditerranée

Moment d'explication virile avec un Corse? Emmanuel Macron à Ajaccio, le 9 septembre 2020. Ian Langsdon/Pool via REUTERS

Le président français est l'hôte d'un sommet des pays du sud de l’Union européenne jeudi 10 septembre au soir en Corse et reçoit ses homologues d’Italie, Espagne, Grèce, Portugal, Chypre et Malte. Au menu, plusieurs dossiers épineux, dont la question migratoire les relations avec les tensions avec la Turquie, qui doit faire l’objet du sommet européen des 24 et 25 septembre.

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Avec notre envoyée spéciale à Ajaccio, Anne Soetemondt

« L'Europe doit avoir une voix plus unie et plus claire » face à la Turquie, qui « n’est plus un partenaire » dans la région méditerranéenne, lance un Emmanuel Macron remonté aux journalistes, à quelques heures du coup d’envoi du sommet.

Après les tensions récentes en Méditerranée orientale, mais aussi en Libye, il est urgent pour le chef de l’État français d’afficher une position commune entre pays européens, de tracer des lignes rouges, comme la souveraineté des États ou le respect du droit international, face au président turc Recep Tayyip Erdogan, qui doit « clarifier ses intentions ».

Pour Emmanuel Macron, «il appartient à la Turquie aujourd’hui de clarifier ses intentions» en Méditerranée

Anne Soetemondt

C’est dans un hôtel de Porticcio, station balnéaire proche d’Ajaccio, que les dirigeants français, italien, espagnol, grec, portugais, chypriote et maltais ont rendez-vous.

Comme il le fait depuis des semaines, Emmanuel Macron veut afficher son soutien à une Grèce en première ligne. Un entretien en tête-à-tête est d’ailleurs prévu entre les deux dirigeants, qui devraient aussi évoquer les questions migratoires, après l’incendie qui a touché le camp de réfugiés de l’ile de Lesbos.

Une initiative franco-allemande est à l’étude pour accueillir 400 mineurs.

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Avant le sommet, Macron au contact des Corses

Avant ce rendez-vous diplomatique, Emmanuel Macron, arrivé mercredi 9 septembre sur l’île de beauté, était attendu par les Corses sur les questions économiques et politiques.

C’est par une commémoration de la libération d’Ajaccio en septembre 1943 qu’Emmanuel Macron a débuté sa visite, la troisième depuis le début de son mandat. Un dépôt de gerbe mais pas un mot du président de la République pour la résistance corse. Un symbole de plus, pour certains élus, du mépris du chef de l’État pour les idées nationalistes, des idées majoritaires dans les instances locales.

Si le président de l’Assemblée de Corse, l’indépendantiste Jean-Guy Talamoni, a refusé l’invitation à un dîner républicain mercredi soir, l’autonomiste Gilles Simeoni a lui accepté le tête-à-tête proposé jeudi matin par le chef de l’État. Une demi-heure pour tenter d’ouvrir un dialogue jusqu’ici stérile, espère le président du conseil exécutif.

Emmanuel Macron est attendu sur les questions politiques donc, mais aussi économiques. Car la Corse a beaucoup souffert lourdement de la crise sanitaire, notamment le tourisme, un secteur-clé pour l’île. Emmanuel Macron a parlé d’ailleurs relance et tourisme jeudi 10 septebre matin à Bonifacio, ville dirigée par un marcheur. Ce qui fait dire à certains élus qu’Emmanuel Macron est ici en campagne, à quelques mois des régionales.